Passage flottant du Mont-Blanc

Description du projet

Entre Rhône et Lac le Passage flottant du Mont-Blanc s’inscrit dans un projet plus large intitulé « Le Fil du Rhône », visant à requalifier les rives du Rhône en rétablissant un rapport de proximité avec le plan d’eau. Divisé en trois parties : les estacades, les passerelles articulées et la barge flottante, l’édifice vise à offrir une continuité piétonne sous le pont du Mont-Blanc. Plutôt qu’un passage « sous voie », l’ouvrage propose un passage « sur l’eau » constituant une expérience à part entière pour le promeneur.

Pour passer sous le pont, la faible hauteur entre le niveau de l’eau et la voûte du pont a imposé d’installer le Passage flottant au milieu de la première travée du pont situé à plusieurs mètres de la rive. La barge est alors maintenue en place par les deux passerelles articulées, permettant d’emprunter le passage, et retenue par des câbles immergés empêchant cette dernière d’être emportée par le courant.

La barge en acier a été réalisée par l’entreprise ZM à Aigle. Au fur et à mesure de leur finition en atelier les neufs éléments ont progressivement été transportés par camion au bassin de radoub d’Ouchy où l’assemblage a eu lieu. Mise à l’eau, la barge a finalement été acheminée jusqu’à Genève en 4 heures de navigation.

La forme globale de la barge a été conçue au regard de nombreuses contraintes hydrodynamiques. Elle fournit ainsi, un modèle formel et fonctionnel. Du béton a été coulé sur place dans les caissons latéraux de la barge pour que cette dernière descende au ras de l’eau. Ce modèle confère à l’ouvrage son efficacité utilitaire, mais aussi plastique. De plus, sa géométrie incurvée, étroite et haute aux extrémités, aplatie et évasée en son milieu garanti une portance suffisante à l’endroit ou l’épaisseur de la coque est la plus réduite pour ne pas toucher le fond de l’eau.

Mi-bateau, mi-pont la barge puise son inspiration tant dans l’architecture navale que dans l’ingénierie des ouvrages d’art ce qui lui procure ainsi son caractère unique et lui a permis d’obtenir, en 2006, la Distinction Romande d’Architecture.